CAM 6: la Mission nous pousse vers des chemins nouveaux

Les travaux ont commencé pour les participants au CAM 6, non sans l’accueil chaleureux, du matin au soir, par des dizaines de jeunes bénévoles.

En cette deuxième journée les délégués ont eu droit aux premiers ateliers et moments d’échange, nourris par plusieurs interventions intéressantes qui ont eu lieu le matin, notamment la conférence donnée par le président des OPM, Mgr Emilio Nappa, qui a présenté une réflexion portant le titre « Évangélisateurs avec esprit, jusqu’aux confins de la Terre ».

« Aujourd’hui, les façons et le langage doivent être mis à jour même si le contenu de la foi, lui, n’a pas changé », a-t-il affirmé. Ajoutant que « nous n’avons peut-être pas la réponse en ce moment, mais l’essentiel est de dialoguer avec l’amour que nous portons », c’est pourquoi « nous ne pouvons pas nous fatiguer de retourner au cœur de la Mission qui est de partager l’Évangile ». La Mission « est un chemin constant vers toute l’Humanité, sans aucune exclusion. Sortir c’est laisser la commodité derrière, mais le missionnaire, par amour, rencontre la joie dans ce qui n’est pas commode. Il s’agit d’aller au-delà, d’être des témoins jusqu’aux confins de la Terre. »

L’archevêque de Caracas, Mgr Raúl Biord Castillo, s.d.b., a, quant à lui, donné une conférence intitulée: « La Mission naît de la Trinité », ayant sous fond de toile le document final du Synode sur la synodalité qui exprime le fait que le chemin synodale est intrinsèquement lié à la Mission. Celle-ci pousse toute l’Église à sortir d’elle-même, à aller à la rencontre des personnes, des peuples et cultures, à valoriser les contextes (cf. n.39).

S’il est important de faire communion et marcher ensemble, il faut, selon Mgr Biord, prendre en considération la source de la Mission qui naît du Père (la Création), du Fils (Jésus, celui qui amène la Rédemption à l’Humanité et apporte la réconciliation), et de l’Esprit qui est le protagoniste de la Mission, lui qui nous précède, nous illumine, nous attend, et nous pousse vers des nouveaux chemins missionnaires.

Témoignage d’une missionnaire

Après les deux intervenants, c’était au tour du témoignage d’Anna Ivelisse Rodríguez Ruiz, une portoricaine qui appartient à la communauté missionnaire Villaregia. Anna est présentement en mission au Burkina Faso, « un peuple avec un grand sens spirituel qui invite constamment à discerner entre le bien et le mal ».

Elle a découvert sa vocation avec le programme Verano Misión (Été de mission). Pour Anna, la mission ad gentes est beaucoup plus qu’un partage de croyances : « c’est partager la vie. Tous sont enrichis et personne ne sort perdant. C’est transcender les limites; transplanter une racine en terrain inconnu; construire des ponts de solidarité; être partie d’une toile sociale au sein des marges souvent ignorées et oubliées. En accueillant la réalité des autres, je me dépouille de mes masques et je deviens plus humaine ».

Pour Anna, la Mission est devenue un style de vie; c’est la seule manière d’évangéliser. Elle œuvre dans une paroisse qui compose 28 communautés ecclésiales de base « où les fidèles font preuve d’une solidarité admirable, contribuant généreusement à la Mission universelle de l’Église, explique-t-elle. Chaque mois d’octobre, ils prient tous les jours et font la collecte, malgré le fait que ce soit l’un des pays les plus pauvres d’Afrique ».

L’annonce de l’Évangile et la promotion humaine vont de pair, souligne la missionnaire qui donne en exemple quelques projets de sa communauté comme une école d’alphabétisation pour 150 personnes, l’aide aux enfants de l’école primaire, aux jeunes qui ont des petites entreprises, et l’accompagnement de projets agricoles.

Pour Anna Ivelisse, c’est sans aucun doute l’Esprit Saint qui est le protagoniste de la Mission. « C’est mon compagnon fidèle duquel j’ai appris qu’il fait son œuvre, guéris les cœurs, libère les mentalités, et construit des communautés ».