Le pape Léon nous encourage à garder l’espérance missionnaire

Le 22 mai dernier j’étais avec mes collègues directrices et directeurs nationaux des OPM venus de tous les continents, alors que nous avions l’immense joie d’être reçus en audience par le Saint-Père. Et penser que deux semaines plus tôt, le jeune cardinal Prévost, dans l’ombre des grandes figures que les médias nous présentaient comme étant « papables » lors du conclave, faisait son apparition au balcon central de la basilique Saint-Pierre, en tant que pape Léon XIV. À l’audience, je rencontre un homme qui ne cache pas ses émotions et qui dégage la joie de l’Évangile, marchant dans les pas de François en humble successeur. Et quelle surprise qu’un pape nous adresse la parole en anglais !

Après que le Saint-Père nous ait lu son discours, arrive le moment pour nous d’aller le saluer. Quand vient mon tour, dès le moment où je lui donne la main je m’aperçois qu’il regarde le porte-nom de ma pochette où c’est marqué « Ouellet, du Canada ». N’ayant que peu de temps pour le saluer, je lui dis : « Je suis du Canada, un grand pays au nord des États-Unis. » Évidemment, je lui faisais un message à propos de la situation des relations canado-américaines. Et le Pape y va du tac-au-tac, m’interromptant pour me dire : « Oui, le Canada c’est un pays. Tout le monde le sait ! » J’y ressent tout le respect du Saint-Père pour nous et toute sa compréhension et sa compassion pour ce que nous vivons ces derniers mois avec le président américain.

Je lui parle alors d’unité, un thème qui est cher au pape Léon. Je pointe vers Mgr John Boisonneau, directeur national des OPM au bureau national de Toronto, et je lui informe de notre décision d’unifier les OPM pour en faire une seule direction par la nomination d’un seul directeur pour tout le pays dès 2026, alors que je termine mon mandat. Demandant au Pape de prier pour cette nouvelle étape, il me dit qu’il promet de le faire.

Les OPM jouent un rôle de premier ordre

J’ai particulièrement apprécié le discours du pape Léon. Il nous a remercié pour notre travail et notre soutien envers l’Église missionnaire, dont il fut témoin comme missionnaire au Pérou durant de nombreuses années, nous exhortant à continuer notre chemin dans un esprit de communion et d’universalité.

Je retiens plusieurs passages, dont celui où il souligne l’importance de Œuvres au sein de l’Église : « Les Œuvres pontificales missionnaires sont le « moyen principal » pour éveiller la responsabilité missionnaire de tous les baptisés et pour soutenir les communautés ecclésiales dans les régions où l’Église est encore jeune (cf. Ad gentes, n. 38). »

Le Saint-Père nomme toutes nos quatre œuvres et met de l’avant leur raison d’être. Il parle de l’Œuvre de la propagation de la foi, qui est celle « qui apporte son aide aux programmes pastoraux et catéchétiques, à la construction de nouvelles églises, aux soins de santé et aux besoins éducatifs dans les territoires de mission ». Il souligne l’Œuvre de l’Enfance missionnaire, qui « soutient également des programmes de formation chrétienne pour les enfants, en plus de subvenir à leurs besoins fondamentaux et d’assurer leur protection ». De même, « l’Œuvre de Saint-Pierre-Apôtre contribue à cultiver les vocations missionnaires, sacerdotales et religieuses, tandis que l’Union pontificale missionnaire s’engage à former des prêtres, des religieux et religieuses, et tout le peuple de Dieu pour l’œuvre missionnaire de l’Église. »

Le pape Léon fait vite de rappeler que le fait que nous soyons membres du Corps du Christ « nous ouvre naturellement à la dimension universelle de la mission évangélisatrice de l’Église et nous incite à transcender les limites de nos paroisses, diocèses et nations, afin de partager avec toutes les nations et tous les peuples la richesse inépuisable de la connaissance de Jésus-Christ (cf. Ph 3, 8). Une attention renouvelée à l’unité et à l’universalité de l’Église correspond précisément au charisme authentique des Œuvres pontificales missionnaires. »

Les grâces du Jubilé

Après notre audience avec le Pape, j’ai vécu une grâce de plus grande communion alors que je suis passé par la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre avec le groupe, pour aller renouveler nos engagements sacerdotaux, religieux, et missionnaires devant les reliques du premier pape. Ce fut un moment très émouvant, vécu ensemble avec 120 directrices et directeurs nationaux représentant nos bureaux qui sont reparties dans les cinq continents. J’aurai la chance de revoir mes collègues à Rome pendant le Mois missionnaire d’octobre, alors que nous célébrerons le Jubilé des missionnaires auquel nous collaborons à l’organisation.

« Missionnaires de l’espérance parmi les peuples » est le thème du Mois missionnaire d’octobre et de la Journée mondiale des missions 2025, que l’Église célébrera le dimanche 19 octobre. Je reviens au Canada avec la joie d’une espérance renouvelée, sachant que le Saint-Père appuie notre travail, compte sur nous, nous motive et nous encourage à devenir de meilleurs disciples-missionnaires afin de faire connaître le Christ à toutes les nations, lui qui est notre espérance.