22 Nov 2021
Quand l’Évangile nous demande : « comment ça va? »
Par Raymond Latour, o.p.
« Comment ça va ? » C’est la question banale que l’on s’adresse spontanément en renouant avec des amis ou des membres de sa famille. On ne s’y arrête pas beaucoup, et la réponse vient avec un certain automatisme : « Ça va bien ». Dans le cas contraire, vous aurez droit à un bulletin de santé. Il sera question d’un examen médical qui inquiète, d’une opération récente ou à venir, d’un régime à suivre. Invariablement, sauf de bien rares exceptions, c’est la santé physique qui sera au centre de la conversation.
Ce « comment ça va ? » serait idéalement l’expression d’une sollicitude pour la santé de toute personne rencontrée. Peut-être est-il devenu moins machinal depuis l’épisode Covid où le soutien mutuel a été mis au premier plan ?
Vous trouverez toujours quelqu’un de votre entourage pour se vanter de sa bonne santé physique, mais rarement quelqu’un mettra de l’avant sa bonne santé mentale. Elle se mesure moins facilement. Mais surtout, nous en ressentons tous la précarité. Un coup dur, un deuil, une mise au chômage, un grand chagrin, une peine d’amour, un échec cuisant et nous risquons de basculer dans la dépression plus ou moins sévère. Personne n’est à l’abri. Même pas un héros de la stature du gardien de but des Canadiens, Carey Price. La santé mentale, parlons-en. Grâce à sa franchise, nous savons mieux qu’elle nous concerne tous. Nous pouvons tous en être affectés, nous pouvons tous offrir un soutien aux personnes qui expérimentent un état d’épuisement, de fatigue généralisée ou de tristesse. C’est d’une telle importance que le Pape en a même fait l’intention de prière de l’Église pour le mois de novembre.
Nous nous sentons souvent démunis devant une personne vivant avec un trouble de santé mentale. La simple écoute peut constituer un rappel de l’invitation de Jésus : « venez à moi, vous qui êtes fatigués ». Ce lieu de l’écoute deviendra celui où l’autre pourra déposer son fardeau et se reposer. Se savoir reçu dans son état de détresse ou de vulnérabilité n’apportera pas forcément la guérison, mais sûrement un peu de lumière et de réconfort.
Alors que la dépression et l’anxiété atteignent une part importante de la population, la santé mentale nous pose un grand défi vers la réalisation de cette société fraternelle que le pape François nous invite à créer. La joie de l’Évangile doit se frayer un chemin dans une société dont trop de gens éprouvent la dureté et l’exigence. Demandons-nous les uns les autres : « Comment ça va ? », en incluant la santé mentale dans le « ça » !
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