Une jeune Église prometteuse au Burundi

Dans notre langage aux Œuvres pontificales missionnaires, on parle souvent des « jeunes Églises ». En arrivant au Burundi pour y visiter des projets et des séminaires soutenus par Mission foi (Œuvre de la propagation de la foi) et Prêtres de demain (Œuvre de Saint-Pierre-Apôtre), c’est bien ce qui m’a frappé : on y est accueilli par de jeunes prêtres, de jeunes religieuses, de jeunes séminaristes, bref, de nombreux jeunes engagés dans leur foi.

Il s’agit bien évidemment d’un contraste marquant avec la réalité de la Mission chez nous, au Québec et ailleurs dans notre pays. J’ai également été témoin de l’énorme travail des catéchètes et des animateurs de l’Enfance missionnaire ou encore de la jeunesse missionnaire qu’on invite à s’impliquer dans leur milieu pour répondre aux multiples besoins engendrés par la pauvreté et le sous-développement.

Parce qu’on a bien évangélisé et animé la jeunesse, on assiste à une très forte demande pour entrer aux séminaires et dans les communautés religieuses nouvelles fondées dans cette jeune Église. Certains jeunes, bien que d’excellents candidats, doivent attendre des années avant de pouvoir y avoir leur place. De plus, les évêques en forment un certain nombre pour la mission universelle, car ils peuvent en préparer pour répondre à la demande des églises du nord. Par exemple, lors de ma rencontre avec Mgr Salvator de Bururi, il m’a confié avoir envoyé 24 prêtres en mission au Canada francophone! Il en a également envoyé en Italie, en France, en Belgique et dans d’autres pays. Quelle coopération missionnaire généreuse!

Au Burundi, j’ai constaté une Église riche de sa foi bien enseignée, de ses écoles catholiques, de ses associations catholiques actives, de ses petits et grands séminaires remplis, et de son esprit missionnaire développé très tôt chez les enfants et les jeunes. Mais c’est aussi une Église pauvre en moyens : ils ont besoin d’écoles plus grandes, d’églises plus grandes alors que de nombreux fidèles marchent des heures pour s’y rassembler, de chapelles de succursales (une paroisse peut en avoir plus de dix), de séminaires plus grands, de salles d’animation et de formation. C’est là que Mission foi fait une différence grâce à nos généreux donateurs et donatrices qui offrent un soutien concret pour répondre en partie à tous ces besoins. Mais comme me le disait un évêque un jour, il s’agit bien d’une goutte dans un océan de besoins!

Je suis dans l’admiration du travail missionnaire qui s’accomplit dans ce pays d’Afrique par ces religieux et religieuses des jeunes congrégations religieuses d’ici et d’ailleurs. Ils y incarnent réellement la charité et la miséricorde. Les nombreux prêtres diocésains, les leaders de communautés, les catéchètes, les animateurs des associations catholiques, tous sont bien formés et combien engagés et dévoués à la Mission. Ils forment ensemble une Église vivante aux jeunes visages que je crois bénie par le sang des 40 jeunes martyrs qui étaient des séminaristes de Buta. Ce peuple demeure blessé par les violences des guerres civiles, et travaille à sa guérison et à sa réconciliation par un apprentissage du vivre-ensemble.

Mais je dois vous dire que ce sont les enfants qui m’ont le plus marqué durant mon séjour. J’ai été particulièrement touché par ces enfants orphelins qui me souriaient, tendaient la main et voulaient jouer avec moi. C’est un signe que si sur terre nous voulons vivre en paix, il suffit de faire comme eux pour bâtir la fraternité en se souriant les uns aux autres, et en s’aimant tout simplement les uns les autres.

La salutation la plus répétée dans ce pays est amahoro, qui signifie ce que tout être humain se souhaite sur cette planète : Paix ! Je l’ai sans cesse répétée au Burundi, et voici qu’elle m’habite maintenant tous les jours, comme une véritable bénédiction que je souhaite avec Celui qui est avec nous en mission de paix depuis sa résurrection, malgré la violence, le mal et le martyre qu’on lui a fait subir pour en mourir : amahoro!

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