Être une Église à la suite du Christ et annonciatrice de l’Évangile

Celle de Pierre, tout d’abord, peut se résumer par la «suite». «Pierre a vécu à la suite du Seigneur» précise François. Sa «réponse impeccable, précise, ponctuelle » – «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant» – est «le fruit d’un cheminent». «Pierre a tout laissé pour se mettre à la suite du Seigneur», rappelle le Pape, «sans demander aucune sécurité à l’avance». Pierre marchait derrière Jésus, découvrant tout au jour le jour.

Se mettre à la suite du Christ

L’exemple de l’apôtre nous montre que c’est en se mettant à la suite du Seigneur que nous apprenons à le connaitre. Nous devenons «ses amis» et faisons l’expérience de son amour «en devenant ses disciples», poursuit le Saint-Père. Et nous ne pouvons pas attendre, prévient-il. «Suivre Jésus ne peut être reporté». Il n’y a pas d’excuses qui valent, pas même celles «revêtues de spiritualité». C’est là «une ruse du diable qui nous vole la confiance en la grâce de Dieu, en nous faisant croire que tout dépendrait de nos capacités».

La consigne que nous laisse Pierre est donc de «nous détacher de nos sécurités terrestres, immédiatement, et suivre Jésus chaque jour», d’être «une Église-à-la-suite», «disciple du Seigneur et humble servante de l’Évangile». Ce n’est que comme cela qu’«elle sera capable de dialoguer avec tous, et devenir un lieu d’accompagnement, de proximité et d’espérance» pour tous, «un lieu de rencontre avec le Fils du Dieu vivant» et «lieu de rencontre entre tous», comme le disait Benoît XVI.

Annoncer l’Évangile

La réponse de Paul peut, elle, être résumée par «l’annonce» de l’Évangile. Après sa conversion, Paul se rend compte que «plus il annonce l’Évangile, plus il connait Jésus». Cette annonce lui permet de «pénétrer les profondeurs du mystère de Dieu», explique l’évêque de Rome. L’exemple de l’apôtre des nations nous montre que la réponse à la question de Jésus ne doit pas être donnée par «une religiosité intimiste» nous laissant tranquille. Il nous prouve que «nous grandissons dans la foi et dans la connaissance du mystère du Christ d’autant plus que nous sommes ses annonciateurs et témoins». «Quand nous évangélisons, nous sommes évangélisés», précise François. «La Parole que nous apportons aux autres nous revient», insiste-t-il. Et cela est valide aussi pour l’Église qui doit mettre l’annonce au centre. Pour être «une Église qui a besoin d’annoncer comme d’oxygène pour respirer; qui ne peut pas vivre sans transmettre l’étreinte de l’amour de Dieu et la joie de l’Évangile».

Le Pape invite donc l’Église à être «extravertie», à trouver sa joie «dans l’annonce de l’Évangile au monde» pour «semer dans le cœur des personnes la question de Dieu». Pour François, il faut «porter, avec humilité et joie, le Seigneur Jésus: dans notre ville de Rome, dans nos familles, dans les relations et les quartiers, dans la société civile, dans l’Église, dans la politique, dans le monde entier, spécialement là où se trouvent la pauvreté, la dégradation, la marginalisation».

Le Pape François a donc invité les nouveaux archevêques à être comme Pierre et Paul, «des disciples à la suite et des apôtres de l’annonce», à apporter «la beauté de l’Évangile partout, à tout le Peuple de Dieu». Il a salué également la délégation du patriarcat œcuménique de Constantinople envoyé par Bartholomée Ier comme chaque année. «Avançons ensemble, à la suite et dans l’annonce de la Parole, en grandissant dans la fraternité», a déclaré le Saint-Père.