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19 Avr 2024

« ‘La mission est à moi, pas à toi’, a dit le Seigneur à saint François »: Mgr Sangalli aux directeurs diocésains des OPM

Mgr Samuele Sangalli, sous-secrétaire du Dicastère pour l'évangélisation, s'est adressé aux directeurs diocésains des Œuvres pontificales missionnaires réunis à Rome pour le cours de formation au Centre international d'animation missionnaire.

« Si nous n’avons pas une conscience profonde du sens et de l’importance de la mission dans l’Église, nous réduirons les Œuvres pontificales missionnaires à un centre de collecte d’argent à distribuer, comme beaucoup le font aujourd’hui. Il est nécessaire d’aider les gens à écouter leurs propres blessures et leurs échecs, comme l’a fait saint François sur le mont Verna. »

Mgr Samuele Sangalli, sous-secrétaire du Dicastère pour l’évangélisation, s’est adressé aux directeurs diocésains des Œuvres pontificales missionnaires réunis pour le cours de formation au Centre international d’animation missionnaire. Il a centré son intervention sur la prière à saint François écrite par le pape François et adressée il y a quelques jours aux Frères de l’Alverne à l’occasion des célébrations du 8ème centenaire de l’apparition des Stigmates reçus par le saint.

« Cette prière « à l’homme blessé par l’amour », a poursuivi le sous-secrétaire, nous amène au cœur même de la Mission. Que signifie évangéliser, puisque le Dicastère de l’évangélisation rappelle à toute l’Église que c’est notre but, notre raison d’être ? Lorsque nous réfléchissons à notre mission, nous devrions toujours partir des deux questions posées par saint François à l’Alverne. Seigneur, qui es-tu et qui suis-je ? Revenons donc aux fondements. Revenons aux fondements de notre identité de croyants et de chrétiens. Pourquoi sommes-nous ici, pourquoi sommes-nous missionnaires, qui nous envoie et pour quoi faire ?

« Ce qui compte le plus, poursuit le père Sangalli, c’est notre simple présence, avant toute action. Très souvent, nous nous sentons démotivés parce que nous n’obtenons pas les réponses que nous attendions, et la tentation de ralentir et de nous renfermer sur nous-mêmes est alors forte. Face à l’apparente stérilité ou même à l’échec, nous devons reconnaître cette voix des Séraphins ailés qui appelle à une conformation plus intense à la remise de tout notre être au Père, en nous conformant au Crucifié-Ressuscité. Votre communauté est la mienne, l’Église est la mienne. La mission est la mienne, pas la tienne », a dit le Seigneur à saint François. Nous sommes appelés à semer la terre et à laisser ensuite l’Esprit agir, selon son temps et ses voies ».

« La prière à l’homme blessé par l’amour nous rappelle tout d’abord que nous sommes tous des personnes dans le besoin et nous sommes blessées. Chacun d’entre nous a sa propre histoire, ce qui nous rend solidaires de tous les autres frères et sœurs du monde. Nous partons de notre blessure, nous avons besoin de miséricorde, nous avons besoin d’amour, nous cherchons tous cette grande étreinte que le Seigneur ne refuse à personne. C’est cela l’évangélisation, c’est le message que nous pouvons apporter à l’intérieur et à l’extérieur de nos communautés. Nous sommes blessés, nous sommes fragiles, nous sommes faibles, et nous cherchons la consolation, la paix, la tendresse, la compassion ; ce qui descend de l’amour inconditionnel de Dieu. Si nous réfléchissons profondément à la Passion du Christ, si nous considérons ses paroles, nous touchons ses blessures et, à travers elles, son amour pour nous, sa compassion pour nous. Nous devons laisser nos blessures profondes être guéries par l’amour, la miséricorde et la compassion du Christ afin de devenir, comme François, des témoins de sa miséricorde. C’est la bonne nouvelle qui fait de nous des évangélisateurs », a fait remarquer le sous-secrétaire du dicastère missionnaire. Nous sommes les témoins de sa miséricorde où que nous soyons, quelle que soit la situation qui se présente à nous. Si elle est remplacée par un activisme frénétique, une fin en soi, notre mission sera une perte de temps inutile. La conversion spirituelle est au cœur de notre mission. Si nous ne partageons pas cette espérance profonde, signe de résurrection, comment pouvons-nous continuer à être missionnaires ? Et sans cet esprit missionnaire, l’Église perd sa spécificité, son rôle d’hôpital de campagne, d’accueil et de soin pour tous, comme le rappelle souvent le pape François. Nous devons inviter les gens à revenir à eux-mêmes, à ressentir le besoin de l’amour du Christ, à aspirer à sa consolation. »

« Nous ne sommes pas autosuffisants », conclut Sangalli. C’est contraire à toute la culture qui nous dit d’être forts, de nous affirmer, de nier ou de cacher nos faiblesses, nos besoins les plus profonds et les plus authentiques. Nous sommes des mendiants d’amour et ce n’est qu’en trouvant la solidarité et la compassion que je peux le partager avec les autres. Sinon, je ne fais qu’apporter mon égoïsme. Nous devons être très prudents, car l’activisme cache souvent une demi-frustration. Se sentir autosuffisant, ne pas avoir besoin de compassion, de miséricorde et de solidarité, est un énorme mensonge sur lequel ce monde est malheureusement construit et qui finit par générer des conflits et des oppositions, et non l’harmonie et la paix dont l’Humanité a besoin pour un présent serein et un avenir digne de ce nom ».

 

 

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