< Retour aux nouvelles

02 Fév 2024

Le Pape aux consacrés: « Cultivons dans la prière l’attente du Seigneur »

Ce vendredi 2 février, le pape François a célébré une messe dans la basilique Saint-Pierre de Rome à l’occasion de la fête de la Présentation du Seigneur au Temple. Entouré des religieux et religieuses membres des Instituts de vie consacrée et des sociétés de vie apostolique, le Pape a honoré la 28ème journée mondiale de la vie consacrée en appelant les consacrés à se laisser déranger par la nouveauté de Dieu, à l’image de Siméon et Anne.

Par Jean-Benoît Harel

Depuis 1996, le 2 février célèbre la Journée mondiale de la vie consacrée. Cette année, le pape François a présidé une messe dans la basilique Saint-Pierre entouré de prêtres, de religieux et de religieuses. Cette fête intervient 40 jours après Noël, rappelant l’ancienne tradition juive selon laquelle une mère ayant donné naissance à un garçon devait accomplir un rite de purification 40 jours après la naissance. Ce rite que suivent Joseph et Marie pour leur fils Jésus est raconté dans l’évangile de saint Luc.

Anne et Syméon, symbole de l’attente de Dieu

Si le pape François rappelle les annonces de Malachie dans la Bible, prophétisant la venue du Seigneur dans le Temple, il s’est arrêté sur la figure des deux personnes âgées qui attendent la venue du Messie dans le Temple: Anne, qui « ne s’éloignait pas du Temple » et Siméon, « un homme juste et religieux qui attendait la Consolation d’Israël». Le Saint-Père invite à méditer leur attente car « leur cœur est resté éveillé, comme une torche toujours allumée ». Parfois déçus, ils n’ont jamais cédé au défaitisme et « n’ont pas “mis à la retraite” l’espérance », poursuit le Pape. Cette attente se trouve récompensée car « en tenant éveillée l’attente du Seigneur, ils deviennent capables de l’accueillir dans la nouveauté de sa venue ».

À l’image d’Anne et Syméon, le Souverain pontife assure que l’attente de Dieu est importante car le Seigneur nous visite chaque jour. Il invite à ne pas tomber dans le « sommeil de l’esprit » qui mène à de nombreux périls: « L’endormissement du cœur, l’anesthésie de l’âme, le rangement de l’espérance dans les coins sombres de la déception et de la résignation ».

Ne pas négliger la vie intérieure

S’adressant plus particulièrement aux consacrés, il les interroge sur leur capacité à vivre l’attente de Dieu aujourd’hui et admet qu’il est possible de la perdre. Par exemple en se focalisant sur la charité: « Ne sommes-nous pas trop pris par nos bonnes œuvres, au risque de transformer la vie religieuse et chrétienne en “beaucoup de choses à faire”, et de négliger la recherche quotidienne du Seigneur? ». Pour le Pape, deux obstacles majeurs empêchent de vivre l’attente: la négligence de la vie intérieure et l’adaptation au style du monde.

D’abord, la négligence de la vie intérieure peut arriver par habitude, fatigue ou diverses expériences négatives qui peuvent rendre « amers et aigris ». François met en garde contre le danger de l’amertume dans les communautés religieuses car « les personnes amères “au visage sombre” appesantissent l’atmosphère ». Au contraire il encourage à retrouver « la grâce perdue » par « l’adoration, du travail des genoux et du cœur, de la prière concrète qui lutte et intercède, capable de réveiller le désir de Dieu ».

Ensuite, l’adaptation au style du monde au détriment de l’adaptation à l’Évangile constitue un obstacle à l’attente de Dieu. Dans un monde qui « exalte le “tout et tout de suite”, qui se consume dans l’activisme et cherche à exorciser les peurs et les angoisses de la vie dans les temples païens de la consommation ou dans le divertissement à tout prix », le Pape s’inquiète de l’impossibilité de ralentir et de laisser de la place pour l’action de Dieu dans chaque vie. Il invite à refuser une adaptation irréfléchie à la marche du monde: « Veillons donc à ce que l’esprit du monde n’entre pas dans nos communautés religieuses, dans la vie ecclésiale et dans le cheminement de chacun ». Loin des présupposés de la société moderne qui assurent que dans la course est la réussite, « l’attente, mûrie dans la prière et la fidélité quotidienne, nous libère du mythe de l’efficacité » insiste le Saint-Père.

Simone Weil et la bonne passivité

Reprenant l’image de la mariée qui attend l’arrivée de son époux, François cite la mystique et philosophe française Simone Weil, selon qui « la part de la future mariée est l’attente […]. Désirer Dieu et renoncer à tout le reste : en cela seul consiste le salut ». Voici pour le Pape la manière d’apprendre « la bonne passivité de l’Esprit » qui ouvre à la nouveauté de Dieu.

Enfin, le Pape encourage à accueillir « le Dieu de la nouveauté ». Une démarche difficile, estime-t-il, « parce que, dans la vie religieuse comme dans la vie de tout chrétien, il est difficile de s’opposer à la “force de ce qui est ancien” ». L’ancien en chacun refuse d’accueillir l’enfant, la nouveauté explique le Pape reprenant les paroles du cardinal Martini, ancien archeveque de Milan qui interroge: « Cette nouveauté entrera-t-elle vraiment dans notre vie, ou tenterons-nous plutôt de mettre ensemble l’ancien et le nouveau, en essayant de nous laisser déranger le moins possible par la présence de la nouveauté de Dieu? ».

 

 

(Source: Vatican News / Photo: Vatican Media)

 

 

Partager sur les médias sociaux:
Partager sur les médias sociaux:

Rechercher

Effectuez une recherche par mot(s) clé(s)

Infolettre

Abonnez-vous à notre infolettre pour recevoir les toutes dernières nouvelles de nos Œuvres! Billets de blogue, nouvelles, vidéos et contenus exclusifs vous attendent à chaque mois!

Le Pape compte sur votre engagement

Contribuez au développement de l'Église en terre de mission et apportez l'espoir du Christ aux peuples.

Faire un don