Le post-CAM 6 : discerner sur les nombreux défis de l’Église en Amérique

Du 3 au 6 mars dernier s’est tenu à San José (Costa-Rica), le Post-CAM 6. Le rassemblement fait suite au 6e Congrès missionnaire de l’Amérique de novembre dernier qui fut célébré à Ponce (Porto-Rico), et réuni une trentaine de personnes, dont les directeurs nationaux des Œuvres pontificales missionnaires des pays de l’Amérique, incluant des membres du comité organisateur du Congrès.

Pour le père Yoland Ouellet, o.m.i., directeur national des OPM au Canada francophone, le post-CAM est toujours une occasion pour faire un bilan du Congrès que nous venons de célébrer il y a environ quatre mois. Mais plus important, c’est une chance de voir ensemble les directives générales du CAM 6.

À ce propos, le comité organisateur portoricain a présenté le Document du post-CAM 6. Remis en quatre langues, ce document contient les directives générales nées des apports du 6^e Congrès missionnaire de l’Amérique.

« Le CAM 6 fut une fête, une rencontre fraternelle, mais également une occasion pour discerner ensemble les nombreux défis dans nos Églises locales, souligne le père Floyd Mercado Vidro, coordinateur du Comité méthodologique du CAM 6. C’est une chance de s’asseoir et de regarder des propositions qui ont été mises de l’avant, afin d’être de meilleurs témoins et missionnaires dans nos Églises. »

C’est pourquoi le CAM est un cheminement… Procès et progrès.

Parmi les observations qui furent partagées, on souligne le fait que depuis plusieurs CAM on insiste sur l’importance de faire l’effort de se concentrer sur la Mission ad gentes, une tâche qui revient à toutes les Églises locales du continent.

Un autre défi est celui de faire preuve de coopération missionnaire, qui est un fruit de l’animation et de la formation missionnaires. Ici, il faut tenir compte des contributions importantes des congrégation religieuses missionnaires.

La Mission, a-t-on également souligné, s’accomplit dans le rencontre, dans le dialogue, et dans l’écoute. C’est plus qu’une question de lieux géographiques, il est question de relation, d’écoute et de savoir cheminer ensemble. L’Église, qui est pèlerine, doit savoir se déchausser pour marcher sur la terre sainte. Elle est constamment appelée à désapprendre pour réapprendre. C’est une personne qui est au coeur du Royaume: Jésus. Il faut donc cheminer avec lui est se laisser transformer en ses disciples-missionnaires.

On a également mis en avant la notion que la Mission est celle de Dieu, et qu’elle nait du Dieu Trinité. L’Église en est l’instrument. Celle-ci doit toujours se rappeler, et donc confier, que la figure de Marie accompagne les disciples-missionnaires depuis ses débuts.

L’Esprit fait sortir les disciples-missionnaires d’eux-mêmes, il les transforme en hérauts de la grandeur de Dieu. Il leur donne aussi la force de proclamer l’Évangile avec audace, à haute voix, en tout temps et en tout lieu, même à contre-courant, fait noter le père Mercado.

Les défis

Il y a donc beaucoup de défis, fait-on remarquer. L’un d’entre-eux est de présenter des témoignages missionnaires inspirants pour les jeunes et les familles, dans un contexte où la foi catholique ne veut presque rien dire pour les cultures et les sociétés modernes.

Il faut donc fortifier la spiritualité missionnaire chez les disciples-missionnaires avec le Maitre comme guide ultime. D’où le besoin de dialoguer avec les différents secteurs ecclésiaux pour parler de formation missionnaire et la pour la développer (conférences épiscopales, séminaires, universités, les OPM, etc.).

Un autre enjeux est celui de promouvoir le dynamisme missionnaire ad gentes chez le clergé, ainsi que promouvoir des initiatives de coopération missionnaire chez les séminaristes.

Compter sur la contribution du domaine des communications, en est un autre défi. L’animation, la formation, la sollicitation… Toutes ces domaines peuvent et doivent compter sur les communications.

Bien sûr, il faut tenir compte du rôle majeur des Œuvres pontificales missionnaires; de leur charisme au service de tout le peuple de Dieu. Elles sont, en quelque sorte, la conscience missionnaire de l’Église et ont une part cruciale dans la vie missionnaire de tous les baptisés. Dans ce sens, il y a le défis de créer un ministère missionnaire laïc et préparer divers programmes de coopération missionnaire pour un laïcat missionnaire plus solide.

(Photos: OPM Porto-Rico)